Une boussole émotionnelle

Apprendre à comprendre vos émotions, c’est un peu comme découvrir votre météo intérieure… et apprendre à naviguer même quand le vent souffle fort. 

Imaginez une boussole émotionnelle qui vous oriente dans votre journée. Parfois, elle est stable : vous êtes calme, concentré·e, présent·e à vous-même. D’autres fois, elle s’emballe ou s’éteint, et vous vous sentez dépassé·e, agité·e… ou au contraire, complètement coupé·e de ce qui vous entoure.

Ce va-et-vient émotionnel a une explication : la fenêtre de tolérance. Un concept précieux qui aide à mettre des mots (et du sens) sur ce que vous ressentez.

C’est quoi, cette fameuse fenêtre de tolérance ?

La fenêtre de tolérance est une image simple et puissante pour comprendre comment notre corps et notre esprit réagissent face au stress ou aux émotions intenses. C’est le Dr Dan Siegel, psychiatre, qui l’a popularisée dans ses recherches sur le cerveau et la régulation émotionnelle.

Concrètement, c’est la zone dans laquelle nous sommes capables de penser clairement, de nous connecter aux autres, de ressentir sans être débordé·e. Quand nous sortons de cette zone — ce qui arrive à tout le monde — nos réactions deviennent automatiques, dictées par le système nerveux autonome (celui qui gère la respiration, le rythme cardiaque, l’énergie…).

Trois états à repérer

1. Dans la fenêtre de tolérance
   Vous êtes dans votre zone de confort physiologique. Vos émotions sont là, mais elles restent gérables. Vous êtes connecté·e à vous-même et au monde. C’est l’état où vous apprenez, échangez, aimez, décidez.

2.  Au-dessus de la fenêtre : l’hyperactivation
   Votre système est en alerte. Vous ressentez peut-être de l’anxiété, de la colère, de l’agitation… Votre cœur s’accélère, vos pensées s’emballent. C’est le mode « lutte ou fuite ».

3. En dessous de la fenêtre : l’hypoactivation
   C’est comme si tout se mettait sur pause. Vous êtes fatigué·e, déconnecté·e, engourdi·e. Difficile de penser ou de réagir. C’est un état de repli, souvent très subtil à repérer.

💡 Bonne nouvelle : cette fenêtre n’est pas figée. Elle peut s’élargir, se stabiliser… avec le temps, l’expérience, la connaissance de soi.

Pourquoi c’est utile de la connaître ?

Parce que mieux se comprendre, c’est déjà reprendre un peu de pouvoir sur ce qu’on vit. Identifier ses zones de confort et de fragilité permet :

• De reconnaître plus tôt les signaux d’alerte,
  
  

• D’agir en douceur pour revenir à l’équilibre,
  
  

• D’élargir sa capacité à faire face.

Quelques questions pour commencer 

• Quels sont mes signes (physiques, mentaux, émotionnels) quand je sors de ma fenêtre ?
  
  

• Quelles routines ou activités m’aident à revenir dans un état d’équilibre ?
  
  

• Est-ce que certaines personnes, lieux ou moments favorisent mon retour à moi ?